LETTRE DE STEFANIA DI PASQUALE POUR EXPLIQUER SON TATOUAGE
DE LA SIGNATURE DE MARAT
Chers lecteurs du site www.marat-jean-paul.org
Je m'appelle Stefania, je suis âgée de 25 ans.
Voilà presque 10 ans que je suis passionnée par l’époque de la Révolution française et surtout
par Jean-Paul Marat. Je remercie ce site très documenté d’accepter que j’explique mon point de vue.
Je sais que vous vous demandez: pourquoi Marat?
Et pourquoi choisir de me faire tatouer sa signature sur mon épaule droite?
C’est qu’il n’est pas simple d’attirer l’attention sur l’importance que peut avoir cet esprit, ce penseur dans ma formation. Pour ma personnalité. Or, c'est à lui que je dois d’avoir appris à découvrir une méthode d’analyse des événements sociaux qui ne se limite pas aux apparences.
Et de m'avoir fait comprendre mes droits de citoyenne et mes devoirs envers les autres humains et la nature.
Je tiens à dire à tout le monde que Marat n'a rien à voir avec le «monstre» fabriqué par les partisans du Général La Fayette, par des ministres comme Necker ou Roland, par le général Dumouriez ni le parti des Girondins.
Marat est un personnage complexe, très indépendant et surtout très inconfortable pour les divers courants de la contre-révolution, car il est capable de dévoiler les manœuvres précises et les hochets de ceux qui s’opposent au bien public.
Il a toujours aidé les plus pauvres, soutenu les femmes, défendu les opprimés. Et surtout, il œuvre par conviction profonde et n’a jamais été soudoyé. Il meurt pauvre.
Marat a participé à la Marche sur Versailles avec les femmes du peuple, c'est lui qui a prévu la trahison imminente de La Fayette ainsi que celle de la famille royale qui, fuyant son pays, est rattrapée à Varennes, car le peuple français, à cette époque, est très vigilant.
Convaincu - à raison - que des traîtres se cachent à l'intérieur du gouvernement alors que le pays est envahi, il prône le premier des mesures radicales mais il se désolidarise immédiatement des événements de septembre 1792, ces fameux «Massacres» dont ses opposants politiques chercheront à lui faire porter toute la responsabilité.
J’ai aussi envie, pour bien marquer les nuances, de rappeler que, sans être idéologiquement proche d’elle, Marat a pris la défense de Théroigne de Méricourt, agressée et fessée publiquement par des femmes du peuple.
Nommé président des Jacobins, parfois proche des Cordeliers, Marat marquera toujours son éloignement dès qu’il est en désaccord ouvert. Et il condamnera de plus en plus sévèrement et très ouvertement les idées extrémistes d'Hébert et de Roux et Leclerc, lesquels, pourtant, après son assassinat, seront étiquetés comme ses «héritiers», pour tromper le peuple, pour souiller son nom et faire triompher le mensonge girondin, comme l'a très bien expliqué sa merveilleuse femme et collaboratrice, Simonne Evrard, le 8 août 1793, à la tribune de la Convention.
Pour terminer, je voudrais dire au peuple français qu’il ne devrait jamais oublier qu'un médecin, physicien, écrivain et journaliste s'est battu pour sa liberté et pour ses droits jusqu'à la mort, malgré tous les aléas et tous les risques et j'invite tous ceux de ma génération à lire, à traduire des Œuvres de ce grand homme trop méconnu.
Ils trouveront un père sage et un ami qui sait les guider avec beaucoup de cœur.
Jean-Paul était un homme merveilleux qui savait être doux, mais aussi combattre et dénoncer les hommes lâches et soudoyés.
Les premières phrases de L’Ami du Peuple qui m'ont touchée et m'ont permis de le connaître, sont les suivantes :
«Mon sens moral a été déjà mis au point à l'âge de huit ans. Même alors, je ne pouvais supporter de voir les mauvais traitements pratiqués sur un autre.
La vue de la cruauté me remplit d'indignation et une injustice fait toujours bouillonner mon sang avec le sentiment d'un outrage personnel.»
«Ils m’ont forcé de chercher un asile dans les entrailles de la terre, et c’est de cet asile souterrain que je fais la guerre aux ennemis de la patrie; c’est les fers aux pieds et aux mains, c’est la tête sur le billot que j’écris sans relâche contre les agents du despotisme et pour le salut du peuple, de ce pauvre peuple toujours foulé, vexé, écrasé, dédaigné par ceux qui le pillent et l’oppriment, de ce pauvre peuple, qui languit de misère, qui meurt de faim et qui n’a que des larmes à donner à ses défenseurs.»
«La crainte ne peut rien sur mon âme. Je me dévoue à la patrie et suis prêt à verser pour elle tout mon sang.»
Avant de finir d'expliquer ma passion pour Jean-Paul Marat, je tiens à remercier spécifiquement les chercheurs de l’association POLE NORD de Bruxelles et, en particulier, Charlotte Goëtz-Nothomb pour son dur et patient travail pour rétablir la vérité sur Marat et aussi pour m’avoir acceptée comme interlocutrice permanente et comme collaboratrice.
On la dénomme l’«autre Charlotte» pour avoir tenu bon à travers beaucoup d’embûches et de dénis. Puissent toutes ces recherches faire connaître au grand public cet estimable Ami du Peuple et susciter de nouveaux travaux.
Stefania.