Paris
18 septembre 1794
Au nom du comité d'instruction publique, Léonard Bourdon a annoncé que l'Assemblée fixait la translation des restes de Marat au Panthéon à la cinquième sans-culottide. Chales, rédacteur d'un nouveau journal, encore intitulé L'Ami du Peuple, écrit :
«Mais admirez le moment qu'on choisit, et l'étrange contradiction dans laquelle on nous jette. Marat obtient les honneurs de l'apothéose, et le maratisme est en exécration! […]. La contre-révolution s'organise... »
Paris
21 septembre 1794
La panthéonisation de Marat a lieu.
Or, Marat en avait parlé bien avant l'événement. Il appelait ce genre de cérémonies des «pantalonnades» et aurait considéré comme un «affront» qu’elles le concernent.
Le 6 avril 1791, il s’était exprimé sur ce sujet dans L'Ami du Peuple n° 421:
«Cet honneur, après lequel ils soupirent, ferait le désespoir d'une grande âme, et quel homme intègre pourrait consentir à ce que sa cendre reposât avec celle de pareils confrères? Rousseau et Montesquieu rougiraient de se voir en si mauvaise compagnie, et l'Ami du Peuple en serait inconsolable.
Si jamais la liberté s'établissait en France, et si jamais quelque législature, se souvenant de ce que j'ai fait pour la patrie, était tentée de me décerner une place dans Sainte-Geneviève, je proteste ici hautement contre ce sanglant affront. Oui, j'aimerais mieux cent fois ne jamais mourir que d'avoir à redouter un aussi cruel outrage.»
Décembre 1794
Un Prospectus concernant une édition des Œuvres Politiques de Marat est publié.
On peut y lire :
«Cette édition, à laquelle on donnera les soins les plus scrupuleux, contiendra tous les ouvrages politiques sortis de la plume de l'Ami du Peuple avant et durant la révolution, savoir:
1° Le Plan de législation criminelle.
2° Les Chaînes de l'esclavage.
3° L'Offrande à la Patrie avec son Supplément.
4° Deux dénonciations contre l'ex-ministre Necker.
5° L'Appel à la nation.
6° 685 numéros, outre leurs suppléments, de l'Ami du Peuple ou le Publiciste parisien. Plusieurs numéros qui n'ont point paru par les motifs qui seront expliqués.
7° 242 numéros du Journal de la République française, ainsi que plusieurs feuilles détachées qui seront insérées dans les volumes, suivant l'ordre du temps où elles ont paru.
8° L'Ecole du Citoyen»
Paris
30 décembre 1794
Dans Augustin Cabanès, Marat inconnu et dans E.T. Hamy, Les Débuts de Lamarck, on trouve le rapport, dont a été chargé Lamarck, concernant le poste d’aide-naturaliste au Museum de Sciences naturelles, poste pour lequel s’était inscrit Olivier, beau-frère de Jean-Paul Marat. Olivier y est décrit comme compétent pour les insectes mais pas pour toute la zoologie du Museum. Il n’aura donc pas la place.
Paris
7 février 1795
Dans Alfred Chapuis, Jean-Paul Marat et Abraham-Louis Breguet figure une lettre de Boulanger (chef d’atelier de Breguet à Paris) à Breguet (au Locle)
Il lui annonce que :
«Marat est dépantonisé (sic), toutes ses statues renversées. Je me serais bien gardé de le citer il y a même longtemps et dans le tems de son triomphe en faveur de qui que ce soit… et surtout en faveur de ceux que j’aime et estime. Il y a longtemps que j’ay prévu ce qui arrive et devait arriver aujourd’hui.»
La Convention a, en effet, décrété que :
«… les honneurs du Panthéon ne pourront être décernés à aucun citoyen et son buste placé dans la Convention nationale et les lieux publics que dix ans après sa mort.»
Cette mesure, polarisée d’abord sur Marat, frappera aussi Le Peletier, Dampierre…
Dans Le Moniteur du 23 pluviôse, an III, on peut lire ce texte accablant, déjà porteur de la légende du “monstre Marat” :
«Ce décret a produit dans Paris la plus douce sensation; il a soulagé le cœur des bons citoyens qui gémissaient de rencontrer dans les lieux publics le buste de celui qui demanda trois cent mille têtes et de voir ses restes au Panthéon entre les mausolées de Voltaire, qui ne cessa de prêcher la tolérance, et de Rousseau, cet ardent ami de l'humanité. Dès hier, on commença à abattre la pagode élevée à ce mauvais génie sur la place du Carrousel, en face du palais où siège la représentation nationale. Une foule de citoyens environne les ouvriers et s'empresse de les aider dans ce travail. Avant-hier, dans la matinée, malgré les efforts terroristes, le buste avait été renversé à la Halle. Un boucher le couvrit d'abord de sang pour montrer Marat dans l'attribut qui lui convenait. La section Marat a changé de nom, elle reprend celui de section du Théâtre français.»
26 février 1795 (7 ventôse, an III)
Lettre de Guinguéné, président de la commission exécutive de l'Instruction publique au citoyen Soufflot, inspecteur général du Panthéon:
«Citoyen,
La famille de feu Marat ne s'étant pas présentée pour enlever son corps du Panthéon, ainsi que l'a fait la famille Le Peletier, aux termes de la loi du 20 pluviôse dernier (9 février 1795), nous vous invitons et autorisons, comme inspecteur du Panthéon, à donner les ordres nécessaires pour que la loi ait la plus prompte exécution et que le corps de feu Marat soit inhumé dans le cimetière le plus voisin.
Salut et fraternité.
Signé, Guinguéné.
27 février 1795 (8 ventôse an III)
Un procès-verbal, dressé par le citoyen Parot, commissaire civil de la section du Panthéon, assisté du greffier, Desgranges précise:
«Nous, Michel Parot…nous sommes transportés au monument du Panthéon et en avons fait extraire les restes de Marat renfermés dans un cercueil de plomb couvert d'une caisse en bois, en présence dudit citoyen Soufflot et avons fait transporter le cercueil au cimetière ci-devant Geneviève le plus proche, et avons fait déposer sur deux tréteaux pour être inhumé le plus tôt possible. La caisse en bois a été remise au citoyen Soufflot qui le reconnaît.»
Signés, Parot, Soufflot, Desgranges
Genève
20 avril 1795
Baptême de Jeanne-Louise-Andrienne Marat (2e gén.), fille de Jean-Pierre Marat.
Genève
30 janvier 1797
Baptême de Jean-Paul-Darthé Marat (2e gén.), fils de Jean-Pierre Marat.
L’ajout Darthé est fait en souvenir d’Augustin-Alexandre Darthé, personnage impliqué dans la conspiration de Babeuf et qui se tua (fut guillotiné?) le 27 mai) 1797.
Genève
9 janvier 1806
Baptême de Louise Marat (2e gén.), fille de Jean-Pierre Marat.
Elle sera la maîtresse du prince de Rohan, à Vevey.
Genève
23 février 1811
Baptême de David-Jean Marat (2e gén.), fils de Jean-Pierre Marat.
Il meurt à l’âge de 4 ans, le 12 octobre 1815.
1811
Le tsar Alexandre Ier ouvre un Lycée impérial à Tsarskoïé Sélo, dans la juridiction de Saint-Pétersbourg.
Alexandre Pouchkine, qui a onze ans, y entre comme étudiant et y restera jusqu’en 1817.
David Mara(t) (David De Boudry), frère de Jean-Paul avait émigré en Russie.
Il s’y était marié et était devenu père.
Le 27 juin 1811, il est professeur en titre de langue et de littérature françaises dans ce Lycée de Tsarskoïé Sélo et a donc Pouchkine comme élève. Dans cette première promotion, on peut encore citer: Danzas, de Broglie, Delvig, Gortchakov, Gouriev, Illitchevski, Ioudine, Korf, Kuchelbecker, Lomonossov, Malinovski, Matiouchine… compagnons de Pouchkine.
(Voir, sur ce site, l’article écrit par Charlotte Goëtz-Nothomb «David Mara(t) – David De Boudry – 1756-1821».
Cet article a été republié dans «Le Précepteur francophone en Europe-XVIIe-XIXe siècles» sous la direction de Vladislav Rjeoutski et d’Alexandre Tchoudinov, Paris: L’Harmattan, 2013.
Pouchkine avait beaucoup d’estime et d’affection pour son professeur, dont il a fait un dessin en 1821.
Voir E. Piccard, Alexandre Pouchkine, Œuvres Complètes, Edition du Lis Martagon, Neuchâtel, 1966.
Genève (Vandoeuvres)
28 septembre 1813
Baptême de Jeanne-Marthe Marat (3e gén.), fille illégitime de Jeanne-Louise Andrienne Marat et petite-fille de Jean-Pierre Marat.
Genève
6 mars 1816
Naissance de Jean-Paul Marat (3e gén.), fils illégitime de Jean-Paul-Darthé Marat et de Henriette-Catherine Held et petit-fils de Jean-Pierre.
Il deviendra directeur de l’Enregistrement à Genève.
8 octobre 1816
Lettre de John Wilson Croker à Joseph Planta, ‘principal librarian’ à la British Library de Londres.
John Wilson Croker est l'initiateur de la collection de la British Library sur la Révolution française et donc aussi de celle qui concerne Jean-Paul Marat.
Le 8 octobre 1816, il écrit à Joseph Planta :
« …ayant eu l'occasion de rechercher certains livres relatifs à la première période de la Révolution française que je souhaitais pour ma propre bibliothèque, j'ai découvert qu'il y avait en vente à Paris une collection d'environ 2.000 volumes des plus importantes œuvres, pamphlets et même journaux qui avaient paru pendant la Révolution... »
8 mars 1817
Rapport de Joseph Planta au conseil d’administration de la British Library.
Il signale la conclusion de l'achat de la collection de 2.144 volumes de l’époque de la Révolution française pour la somme de 240 livres.
Cette collection est connue à la British Library sous la dénomination «F.R. tracts»
Genève
21 octobre 1817
Décès de Marie Mara(t), sœur de Jean-Paul Marat et épouse de Gédéon Brousson.
Genève
6 juillet 1821
Mariage de Jean-Paul-Darthé Marat (2e gén.), fils de Jean-Pierre Marat, avec Jeanne Andrienne Ediger, fille de Joseph Ediger et de Jeanne Quiby.
(Registre des mariages de la Ville de Genève)
Genève
10 avril 1822
Naissance de Guillaume (William) Charles-Louis Marat (3e gén.), fils de Jean-Paul-Darthé Marat et de Jeanne Andrienne Ediger et petit-fils de Jean-Pierre Marat.
Paris
17 septembre 1823
Abraham-Louis Breguet meurt à Paris, à cinq heures du matin.
Paris
24 février 1824
Décès de Simonne Evrard, la femme de Jean-Paul Marat.
Genève
27 février 1824
Naissance de Charlotte-Ernestine-Herminie Marat (3e gén.), fille illégitime de Louise Marat et du Prince Charles de Rohan, et petite-fille de Jean-Pierre Marat.
Saint-Pétersbourg
14 décembre 1825
Soulèvement des jeunes officiers «décembristes». Nicolas Ier opère une répression très brutale.
Saint-Pétersbourg
8 septembre 1826
Alexandre Pouchkine passe un accord avec l’empereur.
Il n’écrira rien contre le gouvernement et sera soustrait à la censure.
Russie
1829
Mort de David Marat (David De Boudry), frère de Jean-Paul Marat.
Genève
9 janvier 1831
«Vu la requête de Sr Jean-Pierre Mara né à Neufchatel, fils de feu Jean Mara, habitant, aux fins d’obtenir le redressement de l’erreur qui s’est glissée dans le registre des habitans, où son Père est indiqué sous le nom de Maxa au lieu de Mara qui est son vrai nom, comme il l’établit par le registre de la Bourse Italienne et par le baptistère du suppliant.
Arrêté de lui accorder sa demande. Chargeons les seigneurs secrétaires d’Etat de faire au registre la correction requise.»
Certifié conforme le neuf janvier 1831
Signé : Le Fort, secrétaire d’Etat.
Avec un cachet Respublica Genevensis.
1831
La British Library achète une deuxième collection Révolution française à John Wilson Croker
Au moment de l’acquisition de cette deuxième collection pour les «F.R. tracts», une nouvelle question surgit à propos des œuvres de Marat.
Selon une lettre de J.W. Croker à Lord Farnborough, «une collection des œuvres littéraires et politiques de Marat en vingt volumes» n’aurait pas été achetée par la British Library en raison du grand nombre de doubles qu'elle contenait par rapport à la première collection.
Note : En 1856, une troisième collection, achetée à J.W. Croker par la British Library, ne posera plus ce problèmes.
Audrey C. Broadhurst, dans son ouvrage de 1976, The French Revolution Collections in the British Library, conclut ses investigations sur la collection de la British Library d'une manière éloquente:
«Les trois collections de tracts, le matériau dans la King's Library et la General Library et la collection unique Marat de François Chèvremont constituent ensemble un des plus grands trésors de la Library.»
On trouve donc dans les collections générales actuelles nombre de textes de et sur Marat. On en trouve également à la cote 645 (collection Chèvremont, laquelle comporte 70 volumes).
Paris
1835
C’est à cette date que F.-V. Raspail dit avoir rencontré Charlotte-Albertine Marat.
Il fait le récit de cet événement dans ses Nouvelles Etudes scientifiques et littéraires, Paris, 1875, en titrant l’épisode «Anecdote d’il y a près de trente ans».
Paris
1835
L’historien Nicolas Villiaumé aurait reçu des mains de Charlotte-Albertine la collection des Journaux de Marat, annotés de sa main. Il témoigne de cette rencontre dans son Histoire de la Révolution française, Paris, 1850-1851.
«Un soir que j'étais occupé à rédiger l'article de fond pour Le Réformateur du lendemain, un inconnu insista pour me voir; il venait m'inviter de la part d'une vieille demoiselle, laquelle avait à me parler d'un projet qui m'intéressait autant qu'elle; cette vieille demoiselle n'était rien moins que la sœur de Jean-Paul Marat.
Je ne crois pas avoir été à cette époque le seul à ignorer que Marat avait une sœur qui avait survécu à la tourmente contre-révolutionnaire.
Je me rendis à l'invitation le lendemain dans l'après-midi. Mademoiselle Marat logeait dans une maison du coin de la rue de la Barillerie (à droite en venant du faubourg Saint-Jacques) dont un épicier occupait le rez-de-chaussée; je suivis le couloir qui n'avait pas de portier, je grimpai jusqu'au cinquième étage et je trouvai là notre vieille demoiselle qui m'ouvrit elle-même la porte et m'introduisit.»
Paris
1836
Alphonse Esquiros (1812-1876) s’exprime aussi sur cette jeune sœur de Marat dans son Histoire des Montagnards, tome 2. Il écrit en avoir reçu des «confidences»
Saint-Pétersbourg
29 janvier 1837
Alexandre Pouchkine meurt des suites d’un duel avec le comte d’Anthès (supposé être l’amant de sa femme, Nathalia Gontcharova). Il a 37 ans.
Genève
10 novembre 1837
Naissance de Louis-Charles-Etzar Marat (3e gén.), fils de Jean-Paul-Darthé Marat et de Jeanne Andrienne Ediger et petit-fils de Jean-Pierre Marat.
Louis-Charles-Etzar sera, pendant de longues années, chef de la comptabilité générale de la Société des Forges et Hauts Fourneaux de Denain et d’Anzin. Il quittera ce poste en 1870 et deviendra chef de la comptabilité de la maison franco-américaine Thomson-Houston.
Il aura 4 fils et 2 filles: Jeanne, l’aînée, Nadège, la cadette.
Nadège Marat épousera un Medley et habitera Mexico.
Elle aura un fils: Louis Medley. Cette branche de la descendance de Jean-Pierre Marat possédait des documents ayant appartenu à L’Ami du Peuple.
C’est Louis Medley qui vendra le diplôme de médecin de Marat et un de ses manuscrits Conséquences de Physiologie et de Psycologie (sic) au collectionneur, le docteur Jean Moutier de Paris, qui les remettra en vente à Sotheby’s en 1990.
Jean Moutier aura des contacts avec Charlotte Goëtz-Nothomb et Jacques De Cock en 1990. Pour les remercier de leur appui dans ses démarches vers Sotheby’s, il leur offrira deux objets concernant Marat et qui étaient aussi en sa possession: un court manuscrit et un masque mortuaire.
Ceux-ci seront transmis, en avril 2018, à Stefania Di Pasquale, une jeune collaboratrice et traductrice du site www.marat-jean-paul.org
Paris
13 novembre 1837
Lettre de John Marat à son père Jean-Paul-Darthé Marat à Genève, concernant la naissance de ce demi-frère, Louis Mara.
Monsieur Mara
Hôtel de ville
Genève - Suisse
Paris le 13 Novembre 1837
Mon cher père
Tes lettres du 7 et 10 ct me sont successivement parvenues la dernière mon cher père m’a fait le plus grand plaisir je suis bien heureux d’avoir un petit être de plus à chérir et quoique ma vie se passera peut-être loin de vous je n’aimerai pas moins mon frère Louis que mon frère William et si le malheur voulaient qu’ils devinssent orphelins ils trouveraient tous deux en moi un père qui sacrifierait sa vie pour leur bien être et celui de leur mère mais Dieu mon cher et bon père éloignera de nous un pareil malheur et mon rôle se réduira je l’espère à faciliter à tous deux l’entrée d’une carrière et à guider les premiers pas toujours si pénibles.
Je vois avec bien du contentement que tout s’est passé aussi heureusement que possible et que la santé de ma mère est aussi parfaite qu’on peut le désirer. Embrasse la bien pour moi et sois auprès d’elle l’interprète de tous les vœux que j’adresse au ciel pour sa santé et celle du nouveau petit. William comprendra je l’espère les nouveaux devoirs que cette naissance lui impose, il sera bon et doux, laborieux, et cherchera à aimer un état qui est de bien plus préférable à celui de commis […]
Paris
31 octobre 1841
Mort de Charlotte-Albertine Marat, sœur de Jean-Paul Marat, rue de la Barillerie, 34.
Ce décès est signalé dans le journal Le Siècle du 6 novembre 1841
«La soeur du fameux Marat vient de mourir, à l'âge de 83 ans, dans un grenier de la rue de la Barillerie, et n'ayant près d'elle, à son lit de mort, qu'un épicier, son seul héritier, et une portière, l'unique amie qui lui fût restée.
Cette dame dont les traits fortement caractérisés rappelaient la figure de son frère, vécut longtemps du produit de la fabrication des aiguilles de montres, ouvrage où elle excellait, dit-on. Les infirmités venues avec l'âge, elle était tombée dans le dénuement. Quatre voisins et amis ont accompagné sa dépouille mortelle jusqu'au cimetière.»
Genève
12 septembre 1843
L’acte de naissance de Jean-Paul Marat, fils de Jean-Paul-Darthé Marat et petit-fils de Jean-Pierre Marat porte encore Marat, avec t.
Le 12 septembre 1843, le père et le fils font établir par le tribunal civil du canton de Genève un acte ordonnant que ce t sera supprimé du nom des Marat qui reprendront la graphie sarde : Mara.
Genève
21 octobre 1843
Jean-Paul Mara (3e gén.), fils illégitime de Jean-Paul-Darthé Mara et petit-fils de Jean-Pierre, épouse Jeanne-Eugénie Rouzier.
Genève
22 novembre 1844
Naissance de Jeanne-Eugénie-Fanny Mara (4e gén), fille de Jean-Paul Mara et de Jeanne-Eugénie Rouzier, arrière petite-fille de Jean-Pierre Marat.
La maman décédera 13 jours après la naissance.
Genève
1845
Mort de Jean-Paul-Darthé Mara.
Carlsruhe
Vers 1846
Mort de Jean-Pierre Marat, le frère cadet de Jean-Paul Marat.
Genève
8 septembre 1846
Jean-Paul Mara (3e gén.) épouse, en secondes noces, sa cousine Charlotte-Ernestine-Herminie Mara (3e gén.).
Genève
2 septembre 1847
Guillaume (William)-Charles-Louis Mara (3e gén.) épouse Jeanne-Marie Monachon.
Ils divorceront sans postérité.
Genève
18 novembre 1848
Naissance de Jeanne Mara (4e gén.), fille de Jean-Paul Mara et de Charlotte Ernestine-Herminie Mara
1854
J. Winter Jones, poussé par Louis Blanc qui travaille à son Histoire de la Révolution sur base des collections (les F.R. tracts) de la British Library, transmet à John Wilson Croker une question de M.Panizzi, directeur et bibliothécaire principal du Museum :
«M.Panizzi me demande de vous présenter ses compliments et de vous demander si vous avez une quelconque objection à lui dire le nom de la personne chez qui vous vous êtes procuré la première collection de pamphlets relatifs à la Révolution française dont vous avez doté le Museum. Il a compris de ce vous lui avez dit que vous les aviez achetés du libraire de Marat.
M.Panizzi pense juste que vous sachiez que c'est Louis Blanc qui souhaite cette information et qu'il pourrait souhaiter la rendre publique, dans la mesure où en France ils doutent de son affirmation qu'il ait trouvé une telle collection en Angleterre.»
23 octobre 1854
La réponse de John Wilson Croker est du plus grand intérêt:
«Soyez aimable de dire à M.Panizzi, avec mes compliments, que ma collection de pamphlets révolutionnaires consiste en deux parties. La première a été formée par moi-même de différentes sources parmi lesquelles la plus copieuse fut un vieux bouquiniste du nom de Colin, qui avait été l'imprimeur ou l'éditeur de Marat et qui avait en quelques petites pièces sombres une immense quantité de brochures des premiers jours de la Révolution. Il avait dix, vingt, cinquante exemplaires du même pamphlet dont je voulais en acheter un, évidemment. Mais j'en ai acheté, je pense, plusieurs milliers d'autres dont il n'avait qu'une seule copie. Ce qu'il avait le moins, c'était les Œuvres de Marat, même celles qu'il avait imprimées lui-même - chose qu'il rapportait comme assez naturelle - vu qu'il y avait eu des époques où il pouvait être passablement hasardeux de les posséder. Malgré qu'il ait été un ami et, je suppose, un admirateur de Marat, je le trouvai une honnête vieille personne, intelligente dans ses petites affaires. Ce fut par lui que je trouvai la sœur de Marat, sa copie conforme, comme disait Colin, comme 'deux gouttes d'eau'. Elle était très petite, très laide, très âpre (sharp) et une grande politicienne. Son mode de subsistance apparent était de faire des aiguilles de montre, mais elle me dit qu'elle était assez à l'aise “in her circumstances” et je la soupçonnai ou vit des raisons de suspecter qu'elle avait quelque aide charitable secrète.»
(Audrey C. Broadhurst, The French Revolution Collections in the British Library, 1976.)
Genève
6 mars 1867
Louis-Charles-Etzar Mara (3e gén.) épouse Françoise-Louise Moreau.
Paris
6 juin 1877
Naissance de Louis Mara (4e gén.), fils de Louis-Charles-Etzar Mara.
Genève
25 septembre 1877
Jeanne Mara (4e gén.) épouse Jean-Charles-Marie Lambert.
Saint-Nazaire
16 avril 1885
Naissance de Richard-Alexandre Mara (4e gén.), fils de Louis-Charles-Etzar Mara.
1898
François Chèvremont, après s'être adressé aux différentes bibliothèques françaises, vend sa fabuleuse collection Marat à la British Library.
Pour suivre toutes les circonstances des négociations entre le «bibliographe de Marat» et les responsables de la British Library, ainsi que la composition de sa collection sur Marat, le lecteur se reportera au Guide de lecture des Œuvres Politiques de Jean-Paul Marat – Edition POLE NORD, Bruxelles, 1989-1995.
1er octobre 1899
Par une note de Georges Pilotelle, grand ami de François Chèvremont qu’il a hébergé à Londres, on apprend que John Wilson Crooker, qui a visité Albertine Marat à plusieurs reprises, a conservé pour elle toute sa considération :
«Cet ancien ministre est M.Croker, qui a eu l'honneur de visiter Mlle Marat avec M.Moore son ami. Il y a plus de trois ans qu'ils en causèrent avec M.Pendant, - durant plus de deux heures - qui en a conservé pour cette demoiselle la plus haute estime.»
Paris
18 octobre 1899
Naissance de Jean-Paul Mara (4e gén.), fils de Louis-Charles Etzar Mara.
Paris
9 janvier 1904
Mort de Louis-Charles-Etzar Mara.